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La Revue JAVA
La revue JAVA est née au printemps 1989 de la collaboration de trois auteurs : Jean-Michel Espitallier, Vannina Maestri et Jacques Sivan. Pour eux, la création d'une revue était une façon de rentrer dans la Cité, dans la société, de participer à la vie littéraire contemporaine. La revue est une entité hybride entre le livre dont elle a le format et le magazine dont elle a la durée de vie réduite. Critiques vis à vis de la poésie contemporaine des années 80, ils décident de s'engager afin de proposer une nouvelle vision de cet art, à travers des lectures différentes, une nouvelle forme d'écriture. Ils refusent le retour à un lyrisme avant-gardiste, et décident de créer une revue basée sur des textes d'auteurs contemporains, nouveaux, qui s'inspirent des outils avant-gardistes pour créer quelque chose de nouveau. La revue se crée petit à petit à force de tâtonnements et trouve son identité dans les numéros 4 et 5, en 1991 et 1992. Elle se veut basée autour de deux axes. Tout d'abord l'exploitation de textes bruts, sans mode d'emplois, donnés tel quel aux lecteurs. Ensuite la création de dossiers sur les oeuvres des aînés (O. Gaillot, Denis Roche, les poètes cobra, le dada belge, le cut-up...). Le titre de JAVA est polysémique.
D’un côté référence au langage de programmation
et de
l'autre au coté festif et peu sérieux, il reflète totalement la volonté de la revue : créer une
poésie nouvelle, festive, légère, de "mauvais genre", refusant le lyrisme et le
pathos. Elle est "une mise à distance dans la légèreté et
avec un zest de dérision".
Rien n'est pire que de raconter une histoire
drôle à ses amis et que personne ne rigole dit il. Du rire spontané au rire
jaune, il existe beaucoup de significations au rire. Le comique doit être très
important dans la poésie contemporaine. Chaque couverture est confiée à un artiste contemporain, complétant l'oeuvre poétique. Retenons pour conclure cette expression de Jean-Michel Espitallier qui reflète tout à fait l'objectif de la revue JAVA : "imprimer des expressions plutôt qu'exprimer des impressions". |